Dans les manuels AIDA où je décris la technique de nage avec monopalme, j’explique le rôle du Bloc Triangle et l’importance de la recherche d’appui avec le dessus de ce bloc sur l’eau. Cette recherche d’appui — bien qu’observable — n’est pas le début d’une onde qui se propagerait vers l’arrière. C’est un mouvement synchronisé avec le relevé de la palme, dans le but de replacer cette palme de manière efficace pour la phase propulsive suivante.
On ne peut pas analyser isolément le mouvement des mains et y definir le début du mouvement, d’une onde qui se propage le long du corps des mains vers la palme. Il faut voir qu’au moment même où les mains s’élèvent, le nageur replace sa palme à l’autre extrémité du corps. Il n’y a aucune propagation linéaire descendante d’un signal moteur, des mains vers les jambes. Ce que l’on observe, c’est une coordination simultanée du haut et du bas du corps : les mains remontent, la palme remonte, le corps s’équilibre et se replace en Position A (cf. les schémas du manuel), prêt à se projeter vers l’avant grâce à la descente active de la palme.
C’est cette action de la palme sur l’eau qui génère une force de réaction. Et c’est là que commence la véritable propulsion, que le nageur oriente vers l’avant en organisant des alignements dans tout le corps.
Le dauphin fait exactement la même chose. Quand il amorce une propulsion, son bec se relève, non pas pour initier une ondulation qui se propagerait ensuite le long du corps, mais pour accompagner le replacement de sa queue, dans un geste global d’extension coordonnée. Ce n’est pas un signal moteur descendant. C’est l’expression visible d’un enchaînement tonique, d’une mise en tension longitudinale de sa chaîne musculaire antérieure, depuis la queue jusqu’au crâne.
Ce que l’on voit au niveau de la tête n’est pas un “départ d’onde” — c’est la conséquence d’un mouvement d’organisation globale et simultanée du corps entier, visant à orienter la force propulsive générée par la queue vers l’avant. Chez l’humain en monopalme, le principe est identique : Le relevé du Bloc Triangle n’est pas l’initiation d’un mouvement ondulatoire vers le bas du corps — c’est la partie antérieure visible d’un repositionnement coordonné, qui prépare la propulsion à venir par la palme.
Comme le dit le sage : lorsque quelqu’un montre la lune, “celui qui ne comprend pas” regarde le doigt. C’est exactement ce qui se passe ici : On regarde les mains du nageur comme s’il s’agissait du point de départ du mouvement — comme si leur élévation déclenchait une onde descendante qui parcourrait ensuite tout le corps.
Mais les mains ne sont que le “doigt” : un indicateur visible, partiel, de ce qui se joue ailleurs. Ce qu’il faut regarder, c’est “la lune” : l’ensemble du corps qui s’organise, se replace, se tend et se prépare, dans une coordination globale, pour se propulser a partir de l’appui de la monopalme de manière structurée et dirigée. Celui qui regarde uniquement les mains ne verra jamais le vrai mouvement — il n’aperçoit qu’un effet, pas la cause.
Conclusion :
“L’ondulation n’existe pas! Ni chez le dauphin, ni chez le nageur avec palmes. Ce qui existe, c’est une force motrice initiée par un appui postérieur et transmise à travers un corps structuré »
“La technique de nage avec monopalme est un art de la projection. »
Devenez des artistes de la projection ! Allez retournez vous entrainer, vous avez assez lu pour aujourd’hui !