Analyse Vidéo #1 – Maggie

3 décembre 2020 2 Par THEO PATRICK FOURCADE

Dans les vidéos qui me seront transmises via le site, je prends le parti de ne choisir à chaque fois qu’un seul point technique à développer même s’il y a beaucoup de choses à dire sur chaque vidéos. Je réserverai les analyses plus exhaustives à mes étudiants.

La vidéo d’aujourd’hui est une vidéo de Maggie (Taiwan – DYN 151m – NR) où on la voit nager en DYN avec monopalme. Cette technique pourrait être appelée « Deux Temps » et sous-entend : deux cycles de nage alternés avec un temps de glisse. 

On le voit bien dans la vidéo de Maggie : le premier temps de glisse survient au moment du départ après avoir poussé contre le mur puis apparaissent les deux premiers cycles de nage qui vont permettre de créer un nouveau temps de glisse. Durant la phase de glisse Maggie économise son effort et se profile afin de parcourir efficacement la plus grande distance possible.

Pour rentrer un peu dans le détail, un cycle de nage en monopalme est généralement définit par un mouvement descendant (action d’appuyer sur la monopalme) + un mouvement ascendant (action de remonter la palme). En DYN au premier coup d’œil on remarque bien deux cycles de nage entre deux temps de glisse. Mais si la technique DYN « Deux Temps » est bien appliquées, ces deux cycles ne sont pas du tout identiques, leurs amplitudes et leur rythme d’exécution sont vraiment différents. 

Pour amener un peu plus de clarté : 
1 cycle de nage =  un mouvement descendant + un mouvement ascendant .
1 cycle DYN =  2 cycles de nage + un temps de glisse.

Le temps de glisse. 
Dans l’eau à cause des résistances à l’avancement, le corps du nageur durant la phase de glisse perd irrémédiablement de sa vitesse. Vient alors le moment de débuter le premier cycle de nage. Si le nageur a trop attendu, sa vitesse de déplacement sera proche de zéro  ce qui va créer deux problèmes. Le premier c’est la perte d’équilibre, le nageur va devoir monopoliser des resources energétiques importantes afin de le rétablir. Le deuxieme probleme qui survient avec la perte de vitesse c’est que pour recréer du mouvement en partant d’une vitesse zéro il lui faudra dépenser une grande quantité d’énergie pour bouger la masse de son corps. 
Vous l’aurez compris, pour être efficade durant la phase de glisse il faut savoir profiter de son inertie le plus longtemps possible mais sans trop attendre que la vitesse ne se rapproche du 0 absolu en m/s.

Sur la vidéo de Maggie, il n’y a pas d’erreurs majeures à ce niveau là. A l’entraînement dans le cadre d’un exercice spécifique elle peut essayer de déclencher le plus tard possible le premier mouvement après son temps de glisse. En travaillant de cette manière elle trouvera le bon moment pour déclencher  avec un équilibre maitrisé et une vitesse minimale le premier cycle de nage. Elle affinera sur cette phase technique ses sensations proprioceptives (gaînage général pour garder l’équilibre) et ses sensations exteroceptives (sensations de l’eau sur le corps et de sa vitesse d’écoulement ce qui aide à la décision pour déclencher le cycle de nage).

Le premier cycle. 
En DYN l’objectif du premier cycle est de s’appuyer sur une grosse quantité d’eau afin de pouvoir mouvoir la masse du corps du nageur qui est alors presque à l’arrêt.
Pour recréer du mouvement après avoir perdu de la vitesse durant la glisse, la façon la plus efficace pour se relancer est de chercher à s’appuyer sur un gros volume d’eau afin d’avoir un maximum d’appui et de puissance sur un seul cycle. La recherche de l’amplitude implique une vitesse d’execution du cycle de nage plus lente car il faut pouvoir appuyer progressivement sur la monopalme pour profiter pleinement de cette appui.

Le deuxième cycle.
Une fois que la masse du corps a commencé à se déplacer grâce au premier cycle de nage il faut accélérer le deuxième cycle.  Le deuxième cycle est réduit dans son amplitude et  permet une exécution plus rapide ce qui favorise la prise de vitesse pour se lancer dans la phase de glisse.

Sur la vidéo de Maggie, on peut voir que les deux cycles sont identiques en amplitude et en vitesse d’éxecution.  Elle ne prend pas assez de vitesse durant le deuxième cycle ce qui a mon sens est dommage. J’invite Maggie à prendre en considération l’explication technique ci-dessus pour essayer d’appliquer mes recommandations.

La combinaison de cycles la plus efficace serait donc :
1 cycle ample + 1 cycle rapide.
Cette association permet de profiter d’une bonne prise d’appui puis d’une accélération qui va optimiser le lancement de la phase de glisse.

BONUS
« Comme un Dauphin » ou comment optimiser le lancement de la phase de glisse. L’astuce, appelé « Like a Bullet » dont je veux vous parler doit être effectuée lors du mouvement ascendant du deuxieme cycle de nage, quand la palme remonte, juste avant la phase de glisse et la position immobile du nageur.  
Durant ce mouvement ascendant la remontée de palme doit être très active, rapide et surtout s’arrêter net, presque violement lorsque les jambes et la monopalme se retrouvent alors à l’horizontal dans l’alignement du corps. Remontée la monopalme de façon active signifie que c’est vous qui allez remonter volontairement la palme. Cette recherche d’appui vous allez la réussir en maintenant le contact de la palme avec l’eau via les orteils  pour appuyer et repousser la palme vers le haut. Ce mouvement s’effectue avec l’idée d’une accéleration, il doit être réalisé jambe tendue et doit surtout s’arrêter net, sèchement, brutalement quand votre monopalme arrive à l’horizontal. Si ce mouvement est bien effectué et que votre corps est gaîné et profilé alors vous vous propulserez  comme un dauphin dans l’eau… Rien de mieux pour commencer une phase de glisse efficace!

NB: 
Bien sûr je ne parle pas d’avoir une amplitude maximale, extrême et ensuite de fournir un effort ultra violent pour prendre de la vitesse. Remettons tout en perspective… Votre premier cycle doit simplement être plus ample que le second et le deuxieme cycle doit être plus rapide que le premier. « The Bullet» doit-être  exécuté de façon active. A vous d’utiliser la juste énergie afin de vous calibrer durant votre effort à l’entraînement et/ou en compétition.